Croix de Graveson
Placées à l’entrée du village, sur les places, aux carrefours des chemins, les croix accompagnaient journellement le travailleur des champs comme le voyageur, le marchand comme le militaire, qui attendaient d’elles protection et faveurs.
Elles étaient objets de respect et occasion de visites fréquentes qui les fleurissaient et les entretenaient. Même les plus éloignées recevaient annuellement la visite des paroissiens lors des "Rogations", processions de pittoresque mémoire.
Un recensement en dénombre plus de trente avant 1789 et sur ce nombre, une dizaine ont disparu : il n’en reste plus que 24, éparpillées sur tout le terroir gravesonnais :
Croix de la Meuille (chemin des Meuilles) : Située au quartier de la Meuille (ancien étang asséché au XVIème siècle), dans la propriété du mas du même nom, cette croix semble datée du XIXème siècle. Elle se compose d’un cippe surmonté d’un chanfrein et d’une dalle, sur laquelle est posé un fût de section carrée. Une croix en fer couronne l’édifice, mais elle n’est pas d’origine, il manque aussi le chapiteau qui a été enlevé.
Croix de la place Jean Jeanne : Croix du XVème siècle au fût chanfreiné muni d’un chapiteau épannelé. Elle devait être surmontée par une croix en pierre à l’origine, celle actuelle a été refaite sur le modèle au début du XIXème. L’édifice a été restauré dans les années 1970.
Croix des arènes (chemin des arènes) : Socle sur degrés présentant une gorge en son milieu, et terminé par une dalle moulurée. Le fût de cette croix semble être le remploi d’une colonne antique (à cause de la forme et du chapiteau). La croix en fer forgé est du XVIIIème siècle, plus tardive que le reste datant du XVIIème.
Croix du mas d’Anselme (chemin du mas d’Anselme) : Croix érigée en 1922 par la famille Baragnon, sur la propriété du mas. Le socle est hexagonal et présente une inscription dédicatoire sur 3 faces. Le fût, de petite hauteur, est surmonté par une croix en fer forgé.
Croix des aires / de Salome (route d’Avignon) : Cette croix, érigée à la fin du XVIIIème siècle par la famille Salome, marquait l’emplacement des nombreuses aires publiques au nord du village, mais elle a été déplacée à son emplacement actuel plus tard. Elle est simplement composée d’un fût carré, changé en 1997, et d’une petite croix en fer.
Croix de Coeur / de Gramejan (chemin de la Roulade) : Son nom "Gramejan" signifie "gré du milieu", du fait que cette croix est édifiée sur un terrain caillouteux situé entre deux bras de rivière antique : le fossé des lônes et l’ancien lit de la Durance. Au XIXème siècle, elle prend le nom croix de Cœur, le Mas de Cœur étant à proximité. L’édifice présente un simple socle cubique, soutenant un fût allongé et une croix en fer.
Croix de la folie (avenue Lieutenant Atger) : Il s’agit d’une des plus vieilles croix du terroir : elle est mentionnée dès le XVème siècle. Le lieu-dit du XIIIème siècle "Stultitia" lui avait donné son nom primitif, mais au XVIIIème siècle, on la baptise aussi croix de l’Aubarède. Son socle est enfoui, ne laissant apparaître que le fût carré et la grande mais simple croix en fer qui le couronne.
Croix du Mas de la Chapelle (chemin Mas Musique) : Croix érigée au XIVème siècle mais reconstruite au XVIIIème puis au XIXème siècle, située à côté du Mas de la Chapelle, construit au Moyen-Age. Elle se compose d’un socle massif, d’un fût à base et chapiteau, et d’une belle croix en fer forgé.
Croix du Petit Saint Jean (avenue Frédéric Mistral) : Croix de carrefour ayant succédé à un monument plus important dit "La Croix Couverte", édifice gothique détruit à la Révolution. Le socle galbé du début XIXème siècle a été détruit et remplacé par un massif cubique en 1989. Le fût (colonne antique) a été utilisé pour la croix des Arènes, la grande croix actuelle en fer forgé date de 1830.
Croix du Château / des Princes (Cours National) : Croix érigée au cours d’une mission vers 1815-1817. Elle présente un socle évasé, d’un fût coiffé ainsi qu’une belle croix en métal bien ouvragée.
Croix de Brun / des Palunettes (route des Palunettes) : Croix érigée après la grande guerre 1914-1918 par la famille Brun, dont les membres étaient revenus du conflit sains et saufs. C’est un édifice simple : un socle cubique massif sur lequel repose une grande croix en fer forgé.
Croix des Aréniers (chemin des Aréniers) : Croix moyenâgeuse restaurée plusieurs fois au cours des siècles, on ne connait pas la date de sa construction. Les Aréniers est un vallon où depuis l’antiquité, les Gravesonnais et autres riverains vont chercher le sable et le gravier. On peut observer un socle cubique massif (et une inscription "1720", année d’une réparation), sur lequel repose un fût et une petite mais très belle croix en fer forgé.
Croix du Saint-Sépulcre (route des Palunettes) : Croix élevée en 1919 sur l’emplacement de l’ancien cimetière, devant la chapelle du Saint-Sépulcre, par les familles Augustin, Fourment et Braille, propriétaires des lieux. Il s’agit d’une grande croix-calvaire : un socle présentant des inscriptions, et une croix en métal.
Croix de Jourdan (route des Panulettes) : Cette croix, déjà citée fin XVIe siècle "la croix de Sire Jourdan Brun", a été réédifiée au XIXe par la famille Brun. Sur un large soubassement en dalles calcaires se trouve un socle carré et un fût en pierre, le tout empâté par une restauration au ciment dans les années 1950. La première croix en fer, décorée d’un épi de blé, a aujourd’hui disparu, remplacée par une croix en fer plus sobre.
Croix d’Aubrespin / du Mas de la Croix (chemin des Chutes) : On ne connait pas la date de son érection, mais le Mas de la Croix voisin (du XVIIème) tient son nom de ce monument situé au départ du chemin y conduisant. Il s’agit d’une croix ancienne, usée et en mauvais état, malencontreusement restaurée dans les années 1970. Le socle est à deux niveaux, le fût est de plan circulaire, la croix d’origine en fer forgé.
Croix du Grand Portail (Cours National) : Le monument actuel semble dater du XVIIIe siècle, mais le socle doit être plus ancien. Cette croix, plusieurs fois restaurée, marque le départ du quartier dit "Lamanon". Elle présente un cippe carré à angles concaves posé sur un autre socle plus large. Le fût est hexagonal, à chapiteau mouluré, surmonté d’une grande croix en métal.
Croix du Mas de Marin (ancien chemin d’Arles) : Croix érigée en 1926 (inscription sur le socle, "in memorian avorum", en mémoire des aïeux) par la famille Chayet. Elle est dans le parc de la maison construite vers 1860 par M.Mouret, parent des Chayet et descendant des Marin. C’est un édifice tout en pierre, un socle à corniche repose sur un autre socle à quatre niveaux, la croix massive est directement appliquée au cippe.
- Croix du Règne (chemin de la Roulade) : Croix citée dès le XVème siècle, son nom doit désigner vraisemblablement un patronyme. Plusieurs fois détruite et restaurée, elle est située au départ du chemin de la Roulade qui conduisait au village par le nord. Un socle cubique repose sur un large soubassement en pierre, le fût est de plan carré et supporte une croix élancée en fer forgée.
Croix du Mas des Issards (route d’Avignon) : Croix érigée fin XIXème siècle par la famille d’Azy, propriétaire du château des Issarts aux limites de Graveson et Rognonas. Monument simple avec un socle en pierre et une croix en bois.
Croix du cimetière (chemin de la Roulade) : Croix monumentale dressée en 1890, au centre du cimetière, en remplacement d’une plus ancienne en bois. L’inscription des vers du poète Joseph Roumanille lui donne une caractéristique félibréenne bien d’époque. Un socle à trois degrés supporte un haut cippe sur lequel sont inscrits ces vers, et une imposante croix en métal vient s’y appuyer.
Croix de la place de l’église (place de l’église) : Calvaire érigé au cours d’une mission prêchée en 1858, marquant l’ancien emplacement du cimetière paroissial encore utilisé fin XVIIème siècle. Croix monumentale en bois sur un important socle en pierres appareillées.
Croix de Cadillan / de Millet (route de Châteaurenard) : Le lieu-dit des trois croix limitait autrefois le domaine de Cadillan et Graveson. Élevée au XVIème siècle, détruite à la Révolution, elle fut reconstruite et inaugurée en 1903 grâce à un don de la famille Millet. Fût de section carré surmonté d’un chapiteau orné de feuilles d’acanthe. La croix est en fer forgé et le cippe présente une inscription.
Croix de Saint-Pierre / du Redonneau (rue de Cascaveau) : Érigée au XIXème siècle, en remplacement d’un oratoire détruit à la Révolution dédié à Saint Pierre. Elle a complètement été restaurée en 1996. Le socle chanfreiné supporte un cippe à corniche. Le fût de section carrée est élancé, et se termine par une croix en métal ouvragée.
Croix de la mission Graveson-Maillane (route Cassoulen) : Érigée à la limite des paroisses de Maillane et de Graveson, à l’occasion de la Mission Régionale de 1955. La base se compose d’une niche à l’intérieur de laquelle est placée une statue de la Vierge. Au-dessus de cette partie se trouve un court fût de section carrée, qui supporte une belle croix en métal.
Tarifs
Accès libre.